Murvind Beetun : « Je ne peux pas me murer dans le silence face à ce qui s’est passé »

Beaucoup de choses sont dans l’air depuis vendredi. Il y a beaucoup de vérité. Même s’il y a des tentatives pour que je ne dise rien, je ne peux pas me murer dans le silence face à ce qui s’est passé. Pour moi, c’est trop grave. Des personnes ont tenté de m’agresser et m’ont menacé lors d’une pause pendant l’émission aux alentours de 19 heures 10.

Les faits :

Pendant l’émission aux alentours de 19 heures 07, j’ai dû interrompre l’émission et couper l’antenne alors que les avocats de Monsieur Jagai ne respectaient pas les conditions établies pour leur présence dans le studio pour cette émission. Lors de cette pause, j’ai eu une altercation verbale avec les avocats et il a fallu l’intervention de mon directeur pour calmer la situation. L’émission était en suspens et j’ai quitté le studio pour aller prendre quelque chose à boire, histoire de me calmer et d’éventuellement reprendre l’émission avec l’ASP Jagai. En sortant du studio, il y avait plusieurs personnes. Je me rendais dans une petite cuisine juste à côté du studio et j’ai entendu quelqu’un dire ‘bisin kass so l****’.

Dans la petite cuisine, où j’allais prendre un café, des personnes m’ont suivies et se sont montrées menaçantes à mon égard. Deux personnes, qui seraient des membres de la SST, avaient même leurs mains presque sur mon visage. Ils n’appréçiaient pas les questions que je posais dans l’émission, faisant ainsi des menaces tout en m’injuriant. Un autre policier parlait aussi à haute voix et d’un ton ferme et menaçant. Une autre personne, qui n’est pas un policier et dont je ne comprends pas la présence sur place, s’est aussi manifestée. Il a fallu l’intervention de mon directeur pour que les choses se calment et j’ai aussi dit aux personnes concernées qu’il y avait des caméras de surveillance. La situation est malgré tout restée tendue.

J’ai alors bu mon café et par la suite je suis retourné dans le studio. Sur place, j’ai dit aux avocats qu’il fallait qu’on se calme et respecter les conditions de leur présence dans le studio pour que l’émission reste civilisée. On s’est mis d’accord là-dessus et l’émission Radar Lepep a repris après une bonne dizaine de minutes de pause.

Après mure réflexion, j’ai décidé de rendre public ce que j’ai subi aux alentours de 19 heures 10. Les images des caméras ne mentent pas. C’est trop grave. Si des gens peuvent, sur mon lieu de travail, se comporter d’une telle façon en tentant de m’agresser alors que l’émission n’est pas terminée, alors peuvent-ils faire en dehors, quand je ne travaille, où il n’y a pas de caméras? De quel droit peuvent ces personnes se permettre de me menacer sur mon lieu de travail?

Qui va garantir ma sécurité et celle de ma famille ? De plus, depuis jeudi, je suis sujet à des menaces à peine voilées avec certaines personnes qui pour des raisons obscures, veulent que cette affaire prenne une tournure communale. Je suis le seul responsable de ma sécurité et celle de ma famille. Même si tout a été fait pour me rassurer sur la sécurité de moi et celle de ma famille, je ne peux rien croire sur parole. D’où ma décision de rendre public un extrait de ce qui s’est passé.

Un aspect important: cet incident s’est produit à 19h10, alors que le sujet qui fait polémique est intervenu en fin d’émission après 21 heures alors que je n’ai même pas posé la question suite au refus de l’ASP Jagai de l’aborder et dont j’ai respecté le souhait.

Je publie ces images sans l’accord de ma direction et je m’en excuse d’avance. Je me tiens prêt à subir d’éventuelles conséquences mais mes raisons sont claires. Ma sécurité et celle de ma famille sont prioritaires.

Les moments suivant la fin de l’émission ont aussi été très hostiles pour moi. Un journaliste ne peut pas subir des intimidations pour l’empêcher de faire son travail.

Que plusieurs personnes, qui ne sont pas des membres de la police ait pu pénétrer dans les locaux de la radio, cela est très grave. Je tiens à remercier mon directeur, Kris Kaunhye, qui dans des circonstances très difficiles, a gardé son calme et a assuré personnellement à ce que rien ne m’arrive. Si, rien de grave physiquement, ne me soit arrivé, je le dois à lui.

Le commissaire de police, Anil Kumar Dip, a aussi donné la garantie qu’il ferait tout pour ma sécurité et celle de ma famille. Rien qu’hier, soir samedi, il y a eu presqu’une dizaine de patrouilles policières de l’ERS, la DSU et le poste de police le plus proche de mon domicile, ce qui démontre que cette affaire est prise au sérieux. Pour cela, je remercie aussi le Commissaire de police.

J’ai déposé une ‘precautionary measure’ vendredi au CCID, accompagné de Me. Radhakissoon, dont les services avaient été retenus par la direction pour m’assister.

Sur avis légal, d’autres actions pourraient suivre. J’assume l’entière responsabilité de cette publication que j’écris en mon nom personnel et qui n’engage en aucun cas Top Fm.

Je ne vais répondre à aucun commentaire par rapport à cette publication. Merci et bon dimanche.

Murvind Beetun
Dimanche 18 juin 2023.

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